j'ai les boules

La semaine dernière, j'ai perdu une personne que j'aimais beaucoup.
Elle s'appelle Irène.
Au début, cette femme, je ne l'aimais pas mais alors pas du tout. Elle m'énervait, m'irritait.
Son handicap m'exaspérait, pourquoi je n'en sais rien.
Moi aussi je suis handicapée et alors je n'ai jamais dit que j'étais parfaite!
Puis autour d'une activité commune, nous nous sommes rencontrées.
Je n'étais pas tranquille quand je l'ai vu pointer le bout de son nez dans ce groupe où nous parlions de nous.
Puis, je l'ai écouté.
J'ai appris à aimer son regard sur la vie, un regard nostalgique, un regard souffrant, un regard émouvant.
J'ai été touchée, émue tout au fond de moi. Son humour décapant, mordant m'éclatait, elle déclenchait des fou-rire, je me disais:"quand même quelle audace, je n'oserais pas". Irène ce fut une belle rencontre.
Etre avec Irène, c'était passer du noir au rose, des larmes au rire.
Pourquoi je ne la supportais pas avant, je ne sais toujours pas. Pourquoi je l'estimais beaucoup par la suite ça je le sais?
Comme quoi, il suffit de peu de mots pour découvrir l'autre.
Nous avons ces trois dernières années partagées tant de mots et maux ensembles. Je me souviens de ces gestes tendres à mon égard quand j'ai perdu mon compagnon, je me souviens de ces mots précieux qui tombaient de sa bouche pour consoler mon chagrin.
Je me souviens, de la confiance que nous avions l'une pour l'autre dans les confidences. Nous savions que les secrets seraient bien gardés. Nous avions de l'estime l'une pour l'autre. Elle disait que j'étais "une belle personne", que j'étais courageuse. Je pensais et pense la même chose d'elle.
Tu ne supportais pas quand on disait que tu étais quelqu'un de bien, tu ne supportais pas quand on te disait "nous on t'aime". Tes yeux se mouillaient, tes mots ne pouvaient plus parler. Toi, tu disais, "je ne suis pas bonne, j'ai un passé sombre, je n'ai pas fait de bonnes actions".
Nous, la plume et moi on t'aime
Au revoir